sábado, 13 de marzo de 2010

LE MANOIR DE KERROUÉ

C’est en examinant une photo de cimetière que j’ai pu retrouver le nom de ce château ! En lisant – à la loupe, plutôt une lentille de microscope – les inscriptions sur des niches tombales, entre Guezou, Cadoret, Le Quellec, Le Calvez et autres prélats… j’ai remarqué un Dubourg qui figurait sur la stèle principale. De là, j’ai visité la chapelle de Saint-Ivy, l’église de Saint-Emilion, puis le château de Kerroué…

Soulevée par la légèreté du clocher trégorrois mais assombrie par les pilastres de l’ancien ossuaire et la citation en latin : « aujourd’hui c'est mon tour, demain le tien », ma fille de huit ans, pressée de remonter à bicyclette, trouva vite la route du manoir de Kerroué – à cette époque je n’étais pas fixé sur le nom.

Le long des chemins, des croix, des calvaires, des blocs de granit allaient nous faire penser à un chemin … de croix, car la route monte et descend et quelle est longue pour arriver au château ! La forêt, vestige de l’ancienne Brocéliande, n’est pas loin. Nous redoutions le ben zaouten, cette herbe maléfique que fit pousser Morgane pour provoquer l’oubli et condamner à l’errance entre les hêtres et les ifs. A travers les bocages et passant les ruisseaux, nous arrivions au manoir de Kerroué.

Bien en ruines la bâtisse ! A tout moment, un éboulement pouvait terminer la visite et nous ramener à l’ossuaire ! Il me semble que les ronces, bouchant le passage, nous obligèrent à des détours risqués dans des contrebas hasardeux et à ensuite remonter des talus qui nous permettaient enfin de regarder en face et en plein jour. Que sais-je ce que nous avions fait des bicyclettes ! peut-être gardées par un lutin du coin ou confiées à une Viviane de passage.

Le château Renaissance s’imposait devant nous fenêtres béantes, cheminées dressées, mais les pièces étaient envahies par les ronces, les branches luttaient dans leur ascension vers le sommet de l’édifice : plus de planchers, plus de toiture, seule une cheminée à balcon (pour les représentations), même lézardée, gardait de la prestance. Le manoir, construit à l’équerre du château, se tenait passablement et conservait ses murs encore droits. Renaissance oblige, voici un sonnet de composition que m’ont inspiré les fées en chemin :

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Antique Brocéliande où les druides vont,

Lieu des exploits des compagnons de la Table,

Forêt de Beffou entre landes et puis monts,

Coat an Noz, entre l’hêtre et l’ if tu gardes

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Tes vestiges dans tes frondaisons armoricaines.

Vieux sentiers gaulois, tronçons fossilisés,

Sillons de la paix que l’on disait oui romaine :

Pour les croisades les templiers à Césarée !

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A Loc Ivy, après les guerres de succession,

Une chapelle, de style gothique, clocher breton,

Dresse sa tour que l’on dit Renaissance. Vertige !

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A Kerroué, jaloux de la grandeur de Kerjean,

Dresnay, pour ne pas fair’ gros Jean comme devant,

Son manoir édifia pour éviter litige.

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