viernes, 26 de marzo de 2010

Plafond crevé


Au lieu de péter les plombs
J ai crevé le plafond
Plus de courts-circuits
Et vive l azur
Les chauves-souris
Peuvent entrer dans les murs.

Ce que je fis ce matin
En un tour de main
Les écureuils du néflier
Un instant saisis
M ont regardé tout intrigués
Et ont lancé un grand vas-y.

Les iguanes pas bien malins
Ne trouvent plus leur chemin
Ils en faisaient du bruit
Sur le toit comme page a la une
Dans leurs amours la nuit :
Je vais dormir sous la lune.

....

sábado, 13 de marzo de 2010

MANAKU


Il s’appelle Manaku, c’est l’homme jaguar, assis, les mains sur les genoux. Le félin a la gueule ouverte, les pattes arrière sont appuyées sur le dos du personnage et repose sa tête sur celle de son maître, lui prenant les cheveux qu’il tire en arrière à hauteur des yeux.

La chevelure de Manaku est décorée de coquillages verts, le dessous de ses yeux et le long du nez sont rayés de peinture blanche ; un piercing en forme de papillon dans les narines complète la déco de son visage.

Un grand col de tissu vert et rouge, avec des épaulettes à têtes de serpents couvre la partie supérieure de son corps. Des lignes blanches, qui descendent des têtes de serpents et se prolongent sur les avant-bras, se terminent par des lignes horizontales qui représentent la queue du jaguar, comme pour un serpent à sonnettes.

Attachés à la partie inférieure du cou et à la partie supérieure du ceinturon, on peut distinguer des demi-cercles noirs centrés de jaune, ainsi que des boutons d’or qui veulent représenter les taches du jaguar.

Il porte un grand ceinturon en pierres noires qu’il assure avec des boutons en or. Ce ceinturon supporte un cache-sexe en toile verte avec des lignes en forme d’arêtes de poisson. Pour compléter sa déco, cet être mythique porte, aux chevilles, des anneaux en or.

VILLE DE NUIT


Ce n' était pas une crèche, c' était un village entier. A partir de la nuit, les ampoules fixées sur les murs des maisons se confondaient avec les étoiles car, venant des hauteurs, le voyageur ne voyait qu'une vallée illuminée, et il lui fallait du temps pour distinguer le profane du sacré... le profane rejoint quelquefois le sacré sans que l'on sache comment ! Un certain temps d'accoutumance fut alors nécessaire pour différencier les milliards d'ampoules colorées qui décoraient, suivant leurs lignes de construction, la cathédrale, les maisons, les fontaines, les passages obligés qu'empruntaient les visiteurs... des constellations d'un ciel clair de décembre. Un ciel plus bas que terre ! tout point d'ancrage et valeurs renversés.

Tout cela formait donc un immense crèche, avec son chemin de croix avant l'heure qu'un aviateur aurait facilement pris pour piste d'atterrissage.

A LA DÉRIVE



J’ai brûlé mes ailes au soleil du zénith

Oui les alizés non pas le doux zéphyr

Je tombai presque sur le granit

Mais chutai bien sans coup férir.

...

Depuis, j’ai souvent repassé ce film en noir et blanc, fin de séance de planétarium.

Ultimes scintillements du jour, premières phosphorescences de la nuit.

Au-dessus des clapotis, la lueur laiteuse des astres relayait une pénombre équivoque que clairsemaient les crêtes des vagues, feux follets de cimetière marin.

Je m’endormis sous la lune sacrée, les membres livrés à un rôdeur de surface, le cerveau baignant dans des algues enivrantes, mélange de stupeur et d’abandon.

Des sirènes éplorées ou de secourables dauphins prirent la barre de mon sommeil.

J’ai été flux et reflux, grain de sable et constellation, rayon et ombre ; désormais amphibien, j’entends le crissement de ces crabes qui balaient de leurs pinces la dernière marée ou la plainte silencieuse de ce vieux pélican blessé qui patiente sur le rocher, le regard plongé dans les nuances d’un paysage à apprendre ou à l’écoute des murmures d’une fille en langue étrangère.

LA BALADE DU CHAMAN

Nuages et horizons, le ciel plus bas que la terre .

(Non ! Le jet que vous voyez passer n’est pas le mien, c’est celui d’un chaman devenu riche et qui ne vient plus guère nous voir depuis).

Moi, je fréquente les marais, les vallées, les champs de maïs, de café, le sable de l’océan pour aller y recueillir les coquillages qui vont avec la feuille ; souvent tout le clan entreprend cette descente avec moi vers la mer pour y passer une bonne semaine à jouer, flâner, fleureter sur les plages et glaner ces coquilles réservées à la plante de l’âme.

Les mustangs, à l’aurore, mêlent leur crinière aux flocons de nuages qui se répandent sur la rosée.

Au loin, les pics semblent veiller sur toute la vallée ; seuls, quelques aigles ou condors rôdent plus bas que nuages à l’affût du lièvre ou du serpent égaré.

A l’ombre, le soir au bord de la cascade, il fait froid ; une partie de la vallée encaissée ne voit plus le soleil depuis déjà longtemps ; certaine partie de la végétation ruisselle de vapeurs, de gouttes d’eau , d’une humidité qui embaume l’atmosphère : mais le froid presque glacé qui descend des neiges en coups de vents le long de la faille me pousse cependant à rejoindre cette partie verte et ensoleillée – qui forme d’ailleurs une plage où chacun peut s’y baigner - afin d’y faire mes ablutions sans trembler sous les conseils de Cherankua.

Dès lors, le miracle s’accomplit, comme un éclair qui aveugle sur l’instant, le paysage se blanchit et alors, de l’eau jusqu’au torse, je jette au courant ces quelques feuilles de la plante de l’âme et ce coquillage de pénitence.

Dans mon pré, à flanc de colline, au-dessus de l’autel en pierre, je peux dès lors faire tournoyer la plume de l’aigle divin.

A cet instant, un rayon de soleil plus fort que les autres zébra la vallée. Tel un éclair, il prit au vol la plume qui voletait. Il la fendit en deux, tout au long de son penne. Les deux pointes du panache se tournèrent vers le nord puis, comme deux jumelles, retombèrent lentement sur l’autel en pierre, flèches vers le ciel. Leur empennage grésilla et reposa très vite sur le support lisse du granit. Les jumelles étaient désormais en cendres et le chaman put y lire ses prédictions.

Ce déchirement laissa le chaman perplexe. Il lui vint à l’esprit comme des idées confuses qu’il dût trier. Cela lui inspira trois pensées. Les mots lui coulèrent de l’esprit.

Déchirement physique, souffrance, douleur, non pas dans le sens de la destruction – ce serait trop facile, les paroles de Cherankua sont lourdes d’interprétation – mais dans l’idée d’une séparation physique : naissance, suivie ou pas, de la rencontre avec l’âme sœur, comme quand se détache de la terre mère un être en sang qui survient au monde.

Rencontre avec l’âme sœur, retrouvailles longuement attendues avec sa propre chair ; celle qui était dénudée de la présence de l’autre, pourra maintenant ressentir l’osmose des deux cellules qui se cherchaient.

Rupture du cœur, balancements, voyages sur barres parallèles au-dessus des cratères de la vie. L’incessant va et vient est inéluctable. Le destin consiste à jouer de cette situation incommodante – car sur un fil – mais prometteuse de larges horizons.

Sur ce, le chaman s’écroula inanimé. Le clan vint le relever et le traîner jusqu’à la maison , sur la terre encore fumante de l’éclair, dans des bruits d’étincelles. Un aigle passa dans le ciel, semblant fuir le condor encore plus haut dans le ciel, là-bas où les nuages commencent.

LE MANOIR DE KERROUÉ

C’est en examinant une photo de cimetière que j’ai pu retrouver le nom de ce château ! En lisant – à la loupe, plutôt une lentille de microscope – les inscriptions sur des niches tombales, entre Guezou, Cadoret, Le Quellec, Le Calvez et autres prélats… j’ai remarqué un Dubourg qui figurait sur la stèle principale. De là, j’ai visité la chapelle de Saint-Ivy, l’église de Saint-Emilion, puis le château de Kerroué…

Soulevée par la légèreté du clocher trégorrois mais assombrie par les pilastres de l’ancien ossuaire et la citation en latin : « aujourd’hui c'est mon tour, demain le tien », ma fille de huit ans, pressée de remonter à bicyclette, trouva vite la route du manoir de Kerroué – à cette époque je n’étais pas fixé sur le nom.

Le long des chemins, des croix, des calvaires, des blocs de granit allaient nous faire penser à un chemin … de croix, car la route monte et descend et quelle est longue pour arriver au château ! La forêt, vestige de l’ancienne Brocéliande, n’est pas loin. Nous redoutions le ben zaouten, cette herbe maléfique que fit pousser Morgane pour provoquer l’oubli et condamner à l’errance entre les hêtres et les ifs. A travers les bocages et passant les ruisseaux, nous arrivions au manoir de Kerroué.

Bien en ruines la bâtisse ! A tout moment, un éboulement pouvait terminer la visite et nous ramener à l’ossuaire ! Il me semble que les ronces, bouchant le passage, nous obligèrent à des détours risqués dans des contrebas hasardeux et à ensuite remonter des talus qui nous permettaient enfin de regarder en face et en plein jour. Que sais-je ce que nous avions fait des bicyclettes ! peut-être gardées par un lutin du coin ou confiées à une Viviane de passage.

Le château Renaissance s’imposait devant nous fenêtres béantes, cheminées dressées, mais les pièces étaient envahies par les ronces, les branches luttaient dans leur ascension vers le sommet de l’édifice : plus de planchers, plus de toiture, seule une cheminée à balcon (pour les représentations), même lézardée, gardait de la prestance. Le manoir, construit à l’équerre du château, se tenait passablement et conservait ses murs encore droits. Renaissance oblige, voici un sonnet de composition que m’ont inspiré les fées en chemin :

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Antique Brocéliande où les druides vont,

Lieu des exploits des compagnons de la Table,

Forêt de Beffou entre landes et puis monts,

Coat an Noz, entre l’hêtre et l’ if tu gardes

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Tes vestiges dans tes frondaisons armoricaines.

Vieux sentiers gaulois, tronçons fossilisés,

Sillons de la paix que l’on disait oui romaine :

Pour les croisades les templiers à Césarée !

-

A Loc Ivy, après les guerres de succession,

Une chapelle, de style gothique, clocher breton,

Dresse sa tour que l’on dit Renaissance. Vertige !

-

A Kerroué, jaloux de la grandeur de Kerjean,

Dresnay, pour ne pas fair’ gros Jean comme devant,

Son manoir édifia pour éviter litige.

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YAMILE


Yamile, tu as bien fait !

Tes caresses, la tiédeur du soleil au crépuscule sous la brise

Les parges et daurades récemment sortis de l'eau à se dorer sur la braise

Le lait des cocos qui se mêlait à nos baisers

Projets, espoirs dilués dans l'horizon

Qui te dira ? Comment sauras-tu du nouveau domaine qui m'attend ?

Peut-être un pélican, témoin de mes dernières espérances

Te fera signe de ses ailes maladroites et tu comprendras alors, qu'il

T'attendra, le brave boucanier, il t'attendra adossé à des piliers de coraux

Revêtu de mille coquillages avec, pour compagnons, mollusques et poissons

Qui lui apprendront les règles de son nouvel élément.

ATRATO

Atrato qui te traînes

Fleuve qui meurs et qui en mets du temps

Gulf Stream qui paraîs sourire

En venant t'éteindre dans un golfe sans fin

Vous périssez là, mais

Vos dernières forces se rencontrent

Dans des hurlements chauds de désespoir

Et les clapotis que vous croyez faire

Sont des gratte-ciel écumants

Où seuls les dieux s'y reconnaissent.

Urabá ! Urabá ! Urabá !

Enfants, nous inventions des voyages, corsaires

Nous allions aux abordages, les genoux dans l'eau qui

Pour nous grande mer.

Enfants, nous imaginions des îles en forme de tortues,

Repaires de pirates

Où des aras se disputaient le paysage.

Enfants, accoudés au bastingage de notre fontaine,

Nous rêvions au fil du sabre

D'écûmer toutes les mers.

Vous m'appeliez, noyés initiés,

Moi le pirate inventé,

Vers vos dérives, fidèles

Au bon vouloir de votre maîtresse.

Vous la connaissiez bien, cette voix

D'un autre monde qui a dérobé vos sens,

Vous maintenant transparences,

Opalescences des derniers vestiges.

Vous m'attiriez, populace des fosses,

Dans vos antres obscurs et moi,

Mon dernier soupir déjà oublié,

Je pénétrais dans vos ombres marines.

LA MALOKA DE PIERRE


Non, la maloka n'est ni une femme, ni une veuve, encore moins quelque vierge totémique ou une déesse sortie du panthéon local ! Ça pourrait être à la rigueur un bazar avec ses éternels bibelots : maloka-toupie, maloka-moka, mocassins sur moquette, café servi sur tapis persan, que sais-je ? une bricole trouvée dans le fond d'un tiroir, dans la malle d'un grenier, ou bien exhibée à la devanture d'une épicerie-mercerie, entre les aiguilles à coudre et les petits beurres. Soyons sérieux, la maloka en pierre, c'est un home, un sweet home.

Construction en pierre et en terre, circulaire et allongée par de petites formations en carrés pour la cuisine, la chambre et les toilettes, vue de haut, elle aurait plutôt la forme d'une bague à cigare ; elle tiendrait de la chaumière gauloise s'il était permis de faire le rapprochement avec l' habitat local : forme, matériaux, dimensions varient au gré des régions, mais ce sont toujours des malokas.

La Land Cruiser surfe donc sur la piste vallonnée et caillouteuse qui mène chez le Français. Les agaves défilent au détour des menhirs phalliques, une chapelle des premières missions catholiques abandonne ses ruines dans les herbes hautes ; à ses côtés, une école moderne déserte - ce sont les vacances -. Encore des agaves, des fermes isolées, des serres abritant des cultures de tomates, bâches qui jurent sur le paysage car en plastique, révèrbères de la luminosité du ciel ; suivent des champs épars d'avoine, de blé, de seigle, cultures récentes gagnées sur la Vallée Cachée.

A peine une heure de piste ; sur la droite, sans prévenir, un chemin recouvert d'herbe tendre a pour enseigne une planche sur laquelle est peinturluré : l'Arche Verte. Indiana Jones rode ; les falaises des alentours nous écrasent : un cirque, un cul-de-sac en fond de vallée ; seules, deux échancrures, deux déchirures dans cette impasse nous serviraient d'échappatoires en cas de danger... les cascades sont sèches, terrain plus facile ! A l'une des entrées, une 125 S est garée devant une de ces pierres lisses qui servent à moudre le maïs, telles qu'on les utilisait il n'y a pas si longtemps encore : une meule devant une meule en somme !

Curieusement, les murs sont cimentés par de l'argile de trois couleurs : jaune et rouge pour le revêtement, noire pour le travail en profondeur ; la jaune est aussi dure que le ciment. La cheminée est revêtue dans son intérieur, de cannes pilées, tressées, mélangées à cette même terre argileuse ; ainsi est fait le conduit qui, jusqu'au toit, laisse échapper, pour des saunas intimes à base d'eucalyptus et d'herbes odorantes, une fumée qui atteste de la chaleur du couple de ces lieux : amateurs de l'agriculture et des cycles lunaires, les maîtres de céans règnent dans leur domaine. Sur le manteau, des troncs ou branches maîtresses, imitant des sauriens, sont incrustés et paraissent être les gardiens de leurs chaudes nuits.

Notre hôte, au regard de sa stature et de sa moustache abondante, serait un digne descendant de quelque gaulois : pas besoin de potion magique, l'ascendant des astres et satellites est leur guide, aidés au besoin par le calendrier des constellations et autres signes du ciel... mais ceci est une autre histoire.

Ici, on n'ouvre pas les fenêtres mais les portes. De grandes baies vitrées chauffent au couchant et obligent le nonchalant à changer de siège, à passer de sofa en sofa, assis sur des couvertures de laine, jusqu'à trouver la fraîcheur à l'ombre, non dans un coin (!), mais sur un bord de la circonférence ; ainsi peut-on faire le tour de la maloka du matin au soir suivant la course du soleil.

Plusieurs niches sont incrustées dans les murs épais dans lesquelles on trouve en vrac un ange de bénitier, des morceaux de quartz, des fossiles, des coquillages plus récents, des sculptures, moulures, ébauches de tailles de bois, monnaies oubliées ou laissées là car inutiles et quantité d'autres petits objets qui n'ont guère retenu l'attention pour banals qu'ils furent.

Le retour se fit sous la pluie. Le ciel s'assombrit soudain. Derrière les cîmes, à l'horizon, un gris plombé accompagna le coucher du soleil. Des trombes d'eau embourbèrent la piste. Les roches, sur la lande, prirent des formes de sauriens : nez de dragons entre cheminées de fées, crânes de dinosaures entre corps de batraciens. Puis, la réalité : des vaches éparses dans des rangs de petits pois.

Dans la Land Cruiser, les Beattles chantaient I got a ticket to ride ; coïncidence ? à ce moment, deux mustangs, sortis on ne sait d'où, traversèrent au galop la piste devant nous. Arrivés à la finca, une odeur de santal relevée par la pluie envahissait lourdement la huerta.

LE SAUT AU PAS DE L ANGE



Six heures du matin. La cordillère. A l'est, la montagne - frange sur l'océan du crétacé - prenait peu à peu la couleur rosée des journées ensoleillées. Le vert bleu de la végétation gagnait sur son ombre de la nuit des pastels prometteurs. Un certain effroi naissait de l'impression d'un gigantesque tsunami terrestre, vague géante qui semblait s'abattre vers l'ouest et dont nous ferions les frais dans quelques instants : nous allions être écrasés par ces milliards de tonnes de roche.

Dix minutes plus tard, les aurores tropicales, soudaines et sveltes comme un félin au réveil éclairèrent les couleurs ; les taches humides en raison des pluies de la veille se séchèrent et prirent leurs contours habituels pour fixer le profil de l'immense relief qui étendait ses formes du nord au sud.

La crête d'une montagne hantée par un ange prit naissance. Ses flancs à couper au couteau feraient bientôt de nous, randonneurs néophytes, ses victimes. Les dieux du coin ne font pas dans le beurre, plutôt dans le fil à retordre.

Pour se rafraîchir aux cascades du Dragon, il faut risquer la crête de l'Ange et, d'un monticule à l'autre, le passage est si étroit qu'un simple faux pas peut envoyer le profanateur maladroit dans les bas d'un cañon où les sentiers se confondent avec les déliés du rio... sale en ce moment en raison des déluges récents. Le saut de l'ange n'était pas conseillé, se concentrer sur ses pas n'était pas non plus une meilleure idée, on en oublierait les bas-côtés ; le moindre souffle ou son contraire, retenue d'haleine, serait une initiative fatale. Dans l'obscurité, peut-être, imitant le puma, le regard perdu dans les étoiles, évitant toute trace sur son passage...

Dans les contrebas, les myrtes roses en éternelle pelade et les fossiles d'amonites attendront encore longtemps celui qui ferait le grand saut. De son côté, le marsupial viendrait toujours, sans vergogne, de nuit, se désaltérer dans les eaux de ce cañon, laissant ses empreintes et ses dépôts granuleux sur le sable jurassique, entre les galets.